Miel de Mangrove
localisation : 14° 33' N | 60° 59' W
Issu du nectar des palétuviers, ce miel sucré-salé exprime l’étonnant mariage entre terre et mer. Récolté dans des ruches sur pilotis au coeur des mangroves de Martinique, il est issu de la première récolte depuis les ravages du cyclone Dean en 2007, et vit sa renaissance. Ce miel sombre aux reflets rouges étonne: un bouquet d’épices qui fond, et laisse derrière lui des arômes d’iode et de sel.
Série limitée à 920 pots de 175g
Récolté à la Martinique
25,00 €
FICHE TECHNIQUE
FLEURS: Palétuvier (principalement rouge, blanc et noir)
En 2007, le cyclone Dean s’abat sur la Martinique. Les vents terribles, les pluies diluviennes, les glissements de terrains provoqués détruisent la mangrove et son fragile écosystème, déjà affaibli par la dégradation des eaux. Ce récif de bois, rempart contre les houles, les colères de l’océan, ce berceau qui abrite l’enfance de tant d’espèces, cet espace calme où tout est assourdi, souffre et recule.
Lentement, les palétuviers se sont redressés, attirant, entre leurs racines protectrices, les oiseaux marins ; mangliers blancs, cocotiers et ananas sauvages se regarnirent de fleurs ; de nombreux poissons, crabes, sauriens, revinrent pondre dans les fonds troubles et nourriciers. Les abeilles, peu à peu, peuplèrent à nouveau les airs. Pendant dix ans, il n’y eu plus trace de miel dans les mangroves.
Ronald est cueilleur d’essaims. Il part à la recherche de ce miel renaissant. Sur le quai de la Pointe Chaudière, long bras de terre allongé sur les eaux turquoise, il embarque à bord d’une yole bleue où de vieilles ruches brunissent, entreposées sur des planches vermoulues, où les odeurs chaudes de sucre, de cire, se mêlent à celles des vents marins. Quelques abeilles téméraires l’accompagnent en mer.
Au...
En 2007, le cyclone Dean s’abat sur la Martinique. Les vents terribles, les pluies diluviennes, les glissements de terrains provoqués détruisent la mangrove et son fragile écosystème, déjà affaibli par la dégradation des eaux. Ce récif de bois, rempart contre les houles, les colères de l’océan, ce berceau qui abrite l’enfance de tant d’espèces, cet espace calme où tout est assourdi, souffre et recule.
Lentement, les palétuviers se sont redressés, attirant, entre leurs racines protectrices, les oiseaux marins ; mangliers blancs, cocotiers et ananas sauvages se regarnirent de fleurs ; de nombreux poissons, crabes, sauriens, revinrent pondre dans les fonds troubles et nourriciers. Les abeilles, peu à peu, peuplèrent à nouveau les airs. Pendant dix ans, il n’y eu plus trace de miel dans les mangroves.
Ronald est cueilleur d’essaims. Il part à la recherche de ce miel renaissant. Sur le quai de la Pointe Chaudière, long bras de terre allongé sur les eaux turquoise, il embarque à bord d’une yole bleue où de vieilles ruches brunissent, entreposées sur des planches vermoulues, où les odeurs chaudes de sucre, de cire, se mêlent à celles des vents marins. Quelques abeilles téméraires l’accompagnent en mer.
Au terme d’un lent cabotage, le rivage approche, calme et hostile comme un fauve endormi. Des palétuviers semblent marcher sur l’eau. Ronald emprunte un chemin ouvert entre les racines échasses qui, pareilles à des tubas, permettent aux arbres de respirer.
Enfin, la terre ferme. Machette au poing, Ronald accoste une plage de sable gris. C’est la mangrove sèche, une forêt aérée où les palétuviers laissent entre eux de grands espaces pour étaler leurs longues racines noires. D’innombrables crabes violonistes, avec leur énorme pince, s’enfuient en roulant des yeux. La terre est salée ; les fleurs et les arbres poussent dans ce limon saumâtre, cette tourbe riche en minéraux.
Ronald s’arrête un instant. Entre les murmures de la marée, un léger bourdonnement se fait entendre. Un essaim, luisant et grondant comme un chat arrondi, pendouille tranquillement à une branche de manglier blanc. « En approchant ma main pour la première fois, raconte Ronald, j’ai ressenti une angoisse, celle de réveiller une bête volcanique, capable d’exploser en mille éclats piquants, vifs et tenaces. Domptant ma crainte, j’ai eu la chance de caresser une surface douce comme une paupière fermée, qui vibrait joyeusement, épousait la forme de ma main, se creusait sous mes doigts avec docilité, puis retrouvait sa forme initiale ».
Ces abeilles ne tarderont pas à trouver refuge dans une ruche sur pilotis de la mangrove sèche. Ronald garde ces colonies sauvages, ce peuple aérien qui assure le lien entre terre et mer, qui maintient la mangrove, ses protégés, dans un équilibre fragile. Il fait chaud. Ronald prélève les rayons lourds de miel sous l’œil attentif des crabes. Il croque dans les gâteaux de cire d’où coule un miel épicé, étonnement iodé, un miel sombre aux reflets rouges, aux notes salées, qui réunit dans sa constitution toutes les richesses de la mangrove. C’est ce miel marin que nous vous proposons de découvrir.
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